Chaque 1er mai, je me fais un devoir… et surtout un plaisir d'offrir un brin de muguet, cueilli le matin même dans mon jardin, à tout mon entourage féminin (famille, collègues, amies). Même chose pour toutes les dames du forum "Culturebrugmansia" que j'anime sur la toile… sauf que les clochettes numériques présentent bien l'avantage de faner moins vite mais aussi l'inconvénient d'être beaucoup moins odorantes !!! Ce forum est dédié à la passion des daturas, brugmansias et autre solanacées. Rien à voir donc avec le muguet… si ce n'est la présence dans les deux familles botaniques de quelques alcaloïdes diaboliques.
Ce faisant, je me conforme, tout simplement, à une tradition vieille de plus de 400 ans et que nous devons au Roi Charles IX. Je n'ai évidemment pas l'outrecuidance de m'identifier à Charles IX… d'autant que la comparaison serait bien peu flatteuse quand on sait que ce Roi de France n'a pas marqué son règne que de gestes… élégants et poétiques (voir ci-après).



Mais pourquoi encombrer internet d'une page, une de plus, consacrée au muguet ?
– C'est que le muguet (tout comme la rose, la pomme, la mandragore…) n'est pas tout à fait une plante comme les autres. Il a inspiré nombre de poètes et d'artistes ; il est marqué par l'histoire, chargé de symboles et fortement connoté politiquement...

Alors honneur à ces odorantes clochettes blanches qui, chaque année, nous apportent, à coup sûr, le printemps et nous promettent le bonheur... peut-être !!!







Le muguet (Convallaria majalis) appartient à la famille des liliaceae. Il se développe sur un rhizome (ou griffe) et on le trouve dans tous nos sous-bois depuis le Moyen-Âge (il serait originaire d'Asie).
Toutes les parties de la plante sont fortement toxiques (voire mortelles). Dans la pharmacopée traditionnelle il est considéré comme toni-cardiaque et diurétique. Les fruits, jolies petites baies rouge de la taille des groseilles, sont particulièrement redoutables… Attention aux enfants au cours des promenades sylvestres !
Il existe une variété horticole à fleurs roses.

Les fruits du muguet à l'automne dans le sous-bois lorrain
Mais, attention... Pas touche !!!


Le muguet fait l'objet d'une culture "industrielle" (notamment dans la région de Nantes) pour répondre à la forte demande commerciale et à la traditionnelle vente libre autorisée sur la voie publique le 1er mai.
On peut le cultiver facilement dans un coin ombragé de son jardin où il occupe rapidement le terrain. Mais sa floraison pour la date fatidique est soumise aux aléas de la météo. Dans ma serre, il est toujours fidèle au rendez-vous.

Dans ma serre, le muguet est toujours fleuri pour mes obligations annuelles



ATTENTION, au cours des récoltes diverses qu'on peut faire en forêt, il peut y avoir confusion (en absence de floraison) entre les feuilles du muguet et les feuilles de l'ail des ours. Un simple froissement des feuilles entre les doigts et il n'y aura plus de doute.
L'ail des ours (Aillum ursinum) est une plante alimentaire et condimentaire qui fait merveille dans une cuisine originale et raffinée mais il vaut évidemment mieux éviter de tenter des expériences culinaires avec des feuilles de muguet !!!...
Enfin, tout ça dépend... des personnes qu'on reçoit !!!!!...

Un beau tapis d'ail des ours dans le sous-bois lorrain
(N. D. de Montserrat - Halles-sous-les-Côtes - 55)







Remontons un peu le temps pour nous retrouver à l'époque dite de la Renaissance. C'est une période très riche dans le domaine des arts, de la musique (polyphonie), des sciences, des découvertes, … La langue française se normalise, l'imprimerie permet la diffusion du savoir et des idées… Mais c'est aussi une époque troublée par des guerres incessantes (notamment entre François 1er et Charles Quint) et par l'émergence du Protestantisme (Calvin, Luther…) qui génère des affrontements sanglants.
A la mort de François 1er en 1547, Henri II (Marié à Catherine de Médicis) devient Roi de France. Il décède accidentellement en 1559 à la suite d'un tournoi. C'est son fils aîné François II qui lui succède mais celui-ci, de santé fragile, s'éteint après 17 mois de règne. C'est alors qu'apparaît le petit frère, qui monte sur le trône de France sous le nom de Charles IX en 1560 à l'âge de… 10 ans. C'est bien jeune pour assumer le Royaume de France dans une période aussi agitée. Mais, maman est là !... Catherine de Médicis assure la Régence… et la gérance !!!

Catherine de Médicis et son fils le Roi Charles IX



En 1560, Charles et sa mère effectuent un périple dans le royaume. C'est au cours de ce voyage qu'un chevalier de province aurait donné au jeune Roi du muguet cueilli dans son jardin. Touché par ce geste, Charles le reprend à son compte et dès 1561, chaque 1er mai, il prend l'habitude d'offrir un brin de muguet à toutes les gentes-dames et damoiselles de la cour en guise de porte-bonheur. La pratique se répand dans tout le pays et traverse les siècles pour devenir cette coutume bien sympathique que nous connaissons aujourd'hui.
Dans ce récit, quelle part faut-il accorder à la vérité historique et à l'anecdote ?... Qu'importe, l'histoire est tellement belle !!!

Mais la suite de l'histoire est nettement moins belle. C'est en effet sous le règne de Charles IX qu'a eu lieu le célèbre et tragique " Massacre de la Saint-Barthélemy " :
Le Royaume est déchiré par les " guerres de religion " entre les catholiques et les protestants qui se livrent à des exactions sanglantes, des assassinats et tentatives d'assassinats, malgré (et peut-être à cause) les efforts indéniables d'apaisement et de conciliation entrepris par Catherine de Médicis. Sous la pression des chefs ultra-catholiques, le Roi a fini par signer l'ordre d'élimination des principaux chefs militaires protestants, à condition que fussent épargnés quelques proches du Roi et les Princes du sang (le Roi de Navarre – futur Henri IV –, le Prince de Condé....).
Le massacre commence dans la capitale le 24 août 1572 (Saint Barthélémy). Tous les huguenots, quels que soient leur condition, leur sexe, leur âge, sont passés au fil de l'épée et de la dague, pendus, défenestrés, émasculés, jetés en Seine… Cet épouvantable carnage dure plusieurs semaines et s'étend aux grandes villes de province. Quand Charles IX prend conscience de la dérive meurtrière, il donne l'ordre de cesser la tuerie mais c'est trop tard… la barbarie aveugle et fanatique est en marche.
Une des pages la plus sombre de l'histoire de France vient de s'écrire en lettres de sang.
Déjà fragile physiquement, Charles IX ne se remettra pas psychiquement de cette épouvantable boucherie… il meurt deux ans plus tard.
C'est au tour du troisième frère (déjà Roi de Pologne) de monter sur le trône de France sous le nom d'Henri III en 1574 mais celui-ci est assassiné par le moine Jacques Clément en 1589. Henri III n'ayant pas d'héritier, c'est le gendre de la Reine-Mère, Henri de Navarre qui devient Roi de France (Henri IV) après avoir abjuré son protestantisme.
Mais le personnage qui a marqué toute cette période par son intelligence, son autorité, son sens politique,… est incontestablement Catherine de Médicis, figure emblématique de l'Histoire de France.

Copie (réputée médiocre) d'un tableau détruit représentant
Catherine de Médicis avec quatre de ses enfants :
François, Charles, Henri et Marguerite.



Cette duchesse florentine venue en France pour épouser le fils de François 1er (le futur Henri II) fut tour à tour, Dauphine de France, Reine de France, plusieurs fois Régente.
Trois de ses fils ont été Roi de France (François II, Charles IX, Henri III, ce dernier ayant également été Roi de Pologne).
Sa belle fille, épouse du Roi de France François II, est devenue Reine d'Ecosse (Marie Stuart) avec le destin tragique que l'on sait.
Sa fille aînée Elisabeth de France (Valois) est devenue reine d'Espagne en épousant le Roi Philippe II d'Espagne.
Sa fille Claude de France (Valois) est devenue Duchesse de Lorraine et de Bar en épousant Charles III de Lorraine.
Enfin, sa fille Marguerite de France (Valois), est devenue Reine de Navarre en épousant le Roi Henri III de Navarre puis Reine de France quand celui-ci accéda au trône de France sous le nom d'Henri IV.
Marguerite de Valois est aussi connue sous le nom de "La Reine Margot", la sulfureuse héroïne romanesque d' Alexandre Dumas et du cinéaste Patrice Chéreau.

Film de Patrice Chéreau "La Reine Margot" :
Marguerite de Valois (Isabelle Adjani) épouse Henri III de Navarre (Daniel Auteuil).



La disparition du Roi de France Henri III met un terme au règne de la Maison capétienne de Valois. Avec l'avènement d'Henri IV, c'est la Maison capétienne de Bourbon qui s'installe sur le trône de France… Et l'Histoire continue……..

Nous nous sommes certes éloignés de notre sujet mais, il n'était guère possible de rappeler la simple anecdote du brin de muguet de Charles IX sans s'attarder quelque peu sur des événements, des personnages, des idées… qui ont tellement imprégné notre histoire.
Il est grand temps maintenant de revenir à nos… clochettes préférées !!!






Le muguet et le travail sont étroitement associés...
La fête du muguet et la fête du travail ont, en fait, chacune une origine totalement indépendante :
– Pour le muguet, nous avons vu comment la tradition s'est établie depuis que le Roi de France Charles IX a offert, le 1er mai 1561, un brin de muguet aux dames de la cour pour leur porter bonheur.
– S'agissant de la fête du travail, il faut remonter au 1er mai 1886. C'est à partir de ce jour que commencent, à Chicago, de violentes revendications ouvrières qui sont réprimées également dans la violence et qui occasionnent des morts de part et d'autre. C'est en juillet 1889, au congrès de la "IIe Internationale Socialiste" réunie à Paris, que la date du 1er mai est retenue comme "Jour des Travailleurs" en mémoire des tragiques manifestations de Chicago.

Les affrontements violents entre les manifestants et les forces policières
à Haymarket Square (Chicago le 4 mai 1886)



Le 1er mai 1890, les manifestants de Paris défilent en arborant à la boutonnière un triangle rouge symbolisant le partage équitable du temps de la journée en trois périodes égales : travail - sommeil - loisir (en fait, la journée de "huit-heures"). Très vite ce triangle rouge fera place à la fleur d'églantine autre symbole des luttes ouvrières. C'est à Paris, au défilé du 1er mai 1907 que les manifestants remplacent, à leur boutonnière, la fleur d'églantine par un brin de muguet ceint d'un ruban rouge.
La liaison est faite entre le muguet et la fête du travail.
Le défilé syndical du 1er mai 1936 revêt un caractère particulier puisqu'il précède de quelques jours l'arrivée au pouvoir du "Front Populaire" dirigé par le socialiste Léon Blum.

Défilé unitaire des syndicats
1er mai 1936


Paradoxalement, il faudra attendre 1941 pour que le gouvernement collaborationniste de Philippe Pétain – soucieux de rallier la classe ouvrière à son régime – reconnaisse officiellement le 1er mai comme "Fête du Travail" et en fasse un jour chômé… imitant ce qu'avait déjà fait Lénine en Russie soviétique en 1920 et Hitler en Allemagne nazie en 1933 !!!...
Le premier gouvernement de la IVe République dirigé par Paul Ramadier à la tête d'une coalition tripartite PCF, MRP, SFIO, reprend la mesure en 1947 et fait du 1er mai un jour férié et payé.

Le 1er mai est reconnu comme "Fête du Travail" dans de nombreux pays mais ce n'est pas le cas partout, en particulier – autre paradoxe – aux… USA !!! (Le "Labor Day" y est célébré le premier lundi de septembre).
Dans l'ex-URSS, les "festivités" étaient grandioses. Une colossale parade militaire défilait sur la Place Rouge devant les "Apparatchik" du parti serrés en rangs d'oignons devant le Kremlin. Cette martiale mascarade était beaucoup plus destinée à impressionner, au-delà du "Rideau de fer", les puissances occidentales qu'à honorer les travailleurs !!!

C'est dans les années 30 qu'on prend l'habitude de vendre du muguet le 1er mai dans les rues de Nantes. Cette pratique se généralise à la France entière dès 1936 en prenant la connotation politique que nous avons vue. La vente libre du muguet sur la voie publique le 1er mai par des particuliers ou des associations repose donc sur une vieille tradition mais ne constitue pas un droit. C'est une tolérance, toutefois assez réglementée, qui déroge au code du commerce.
Traditionnellement le Parti Communiste Français utilise cette opportunité. Depuis la forte diminution d'audience de ce parti (baisse des adhérents, baisse des reversions des élus, baisse de l'aide de l'état) et de l'implosion du "Grand Frère de l'Est", "La vente du Muguet représente une source de financement non négligeable pour le Parti communiste".






Une vieille tradition parisienne veut que chaque 1er mai les "Forts des halles" viennent au Palais de l'Elysée pour offrir le muguet au Président de la République.

Les Halles de Paris existent depuis le Moyen-Âge et c'est sous Louis IX (plus connu sous le titre de Saint-Louis - 1214/1270) que fut créée la Corporation des "Forts des halles", chargés de la manipulation des fortes charges. Ils formaient une sorte d'aristocratie très fermée et hiérarchisée. L'entrée dans la confrérie était soumise à des conditions rigoureuses, à la fois physiques et culturelles, validées par un examen.
Sur le carreau des halles, les "Forts" ne passaient pas inaperçus. Ils étaient coiffés du "coltin", un énorme chapeau de cuir jaune muni d'un bord démesuré, le tout destiné à protéger le "Fort" des lourdes charges qu'il se… coltinait !!!

Les Forts des Halles, coiffés de leur impressionnant coltin,
déplacent les marchandises (vers 1900)


Au cours de l'histoire, les Halles ont occupé divers lieux. Le dernier en date se situait dans l'actuel 1er arrondissement, au cœur de Paris. C'est Napoléon 1er qui, en 1808, envisage la construction d'un grand marché couvert et c'est sous Napoléon III que le projet de l'architecte Victor Baltard est retenu. La construction commence en 1854 et ne s'achèvera qu'en 1936. Le projet Baltard se compose de 12 pavillons à structure entièrement métallique habillée de verre.

Les pavillons Baltard


En 1969, pour répondre aux besoins du commerce moderne, les Halles de Paris sont abandonnées et l'activité transférée à Rungis… "Le déménagement du siècle" !!! Les pavillons Baltard sont détruits et vendus au prix de la ferraille… sauf deux :
- Le N° 8 a été démonté et remonté à Nogent-sur-Marne comme témoin d'histoire et classé "Monument historique". Il est utilisé comme salle de spectacle.
- Le N° 12 est parti pour le Japon où il a été partiellement réutilisé à Yokohama.

Les Halles de Paris ne sont plus qu'un lointain souvenir pour les plus anciens des Parisiens. Aujourd'hui l'espace (aérien et souterrain) est occupé par le "Forum des Halles" - gigantesque complexe dédié au commerce, aux loisirs - et une gare RER.
A Rungis, les "Forts des Halles" appartiennent désormais à l'histoire et ce sont des "Manitou" qui se "coltinent" tout le… boulot !!!...
Et alors, que devient le muguet dans tout ça ?... Et bien la tradition se perpétue et, chaque 1er mai, le Président de la République Française reçoit, en son Palais de l'Elysée, son bouquet du bonheur !!!...

1er mai 1960 - Le Président De Gaulle reçoit des "Forts des Halles"
le traditionnel muguet du 1er mai.
Les jeunes et belles "Reines du Muguet" sont de la fête. Mais...
Yvonne veille... au grain !!!



1er mai 2007 - C'est au tour du Président Chirac.
Les "Forts" ont bien changé !!!... et le sourire présidentiel peut s'expliquer !!!!!!



1er mai 2013 - Le Président Hollande semble parfaitement s'adapter .
aux sourires des ravissantes "Reines du Muguet" de Rungis !!!!!!


1er mai 2019 - Emmanuel Macron et Brigitte n'ont pas failli à la tradition.
Le Président de la République avait convié à l'Élysée 500 professionnels
de l'hoticulture et de la gastronomie qui ont tellement souffert
de la pandémie COVID.






Les clochettes du muguet exhalent un délicat parfum, parfois envoûtant voire incommodant dans un espace restreint. Cette caractéristique, ajoutée à la forte symbolique a inspiré toutes les grandes maisons de la parfumerie et de la cosmétique. Seulement il y a un hic : le muguet ne livre pas si facilement ses effluves. L'extraction des huiles essentielles par distillation s'avère très difficile. Mais les chimistes ont réussi, dans leur laboratoire, à créer l'illusion. Donc, quand on offre un prestigieux flacon de "Muguet" de chez Hermès, Chanel ou Guerlain…. il y a beaucoup plus de chances pour que les subtiles senteurs offertes émanent d'une cornue de labo. que d'une cueillette de printemps !
Bon… on n'est pas obligé de le dire !!!

Une forte gamme de produits cosmétiques et parfums estampillés "MUGUET"
chez Yves Rocher.



Le muguet est la fleur fétiche de la maison Dior. Le grand couturier a décliné "le Lys de la Vallée" (de l'anglais "Lily of the valley") dans tous les domaines de son activité : la mode, la parfumerie, la joaillerie.



La Robe-Muguet dessinée par Christian Dior en 1954
reste emblématique de cette maison de haute-couture.



Les fragrances du muguet se sont obligatoirement retrouvées dans les prestigieux flacons de Christian Dior : "Lily" et surtout "Diorissimo" indémodable ! (comme N°5 de Chanel).
En joaillerie les clochettes d'or-blanc, de perles, de diamants ornent abondamment parures, pendentifs, boucles d'oreilles, colliers et autres bagues...
Le cul-de-lampe qui clôt chaque chapitre de cette page est un bijou signé Christian Dior.

Il n'est donc pas étonnant que le "muguet" soit, de nos jours, un parfum spécialement destiné aux femmes. Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Dans les siècles passés, le "muguet" était plutôt considéré comme un parfum masculin.
Au XIXe siècle les jeunes gens en quête de rencontres galantes se parfumaient abondamment de "muguet" pour être reconnus des belles. Par dérision, on les appelait d'ailleurs des "muguets". On retrouve ce terme dans un long poème d'Alfred Musset : "Dans Venise la rouge". Ce poème a été mis en musique par Charles Gounod :

Dans Venise la rouge,
Pas un bateau qui bouge,
Pas un pêcheur dans l'eau,
Pas un falot.
............
Ah ! maintenant plus d'une
Attend, au clair de lune,
Quelque jeune muguet,
L'oreille au guet.
............






Les graphistes, parfois lassés de la mythique rose, ont fait un usage pléthorique du muguet pour illustrer leurs productions. Ce fut notamment le cas au début du XXe siècle où c'était la grande mode des gravures et cartes postales romantiques qui mettaient en scène jeunes enfants, angelots, ingénues, amoureux… dans des décors champêtres et bucoliques. Les abondants bouquets et entrelacs de muguet étaient là pour signifier le printemps, le bonheur, l'amour…




Les gravures romantiques du début du XXe siècle sont innombrables...
et il a bien fallu choisir !!!...
*



Chez les grands maîtres de la peinture, le muguet se fait plus discret. On le retrouve cependant dans quelques tableaux célèbres :


"Mademoiselle de Blois portant un brin de muguet".
Tableau de Pierre MIGNART (1612-1695)




"The first of May" : Le Duc de Wellington offre le muguet du 1er mai
à la Reine Victoria, au Prince consort Albert et au jeune Prince Arthur (1851).
Tableau de Franz Xaver WINTHERHALTER (1805-1873),
le célèbre portraitiste de toutes les têtes couronnées du XIXe siècle.




"Portrait au muguet"
Tableau du peintre le plus prolifique de tous les temps :
A. NONYME !!!!!






La mythologie grecque veut qu'Apollon ait planté le Mont Parnasse d'un doux "Gazon de muguet" afin que les neuf Muses qui habitaient les lieux ne fussent pas blessées au cours de leurs promenades bucoliques ! "Calliope" et "Érato", les deux Muses en charge de la poésie, ont donc foulé, de leurs pieds délicats, le moelleux tapis de muguet du Mont Parnasse !!! Les clochettes printanières avaient donc de bonnes raisons d'inspirer quelques grands poètes de notre littérature mais aussi les innombrables "poètes du dimanche" (!) en quête de billets doux !!!
Dès l'école maternelle nous avons tous dansé et chanté cette comptine :

"A la ronde du muguet
Sans rire et sans parler
Le premier qui rira ira au piquet"


Et qui, à la grande école, n'a pas appris et récité des poèmes de Maurice Carême, le plus Français des poètes Belges ?… Alors : "Carillonnez… cloches naïves du muguet !… "


Muguet

Cloches naïves du muguet,
Carillonnez ! car voici Mai !

Sous une averse de lumière,
Les arbres chantent au verger,
Et les graines du potager
Sortent en riant de la terre.

Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !

Les yeux brillants, l'âme légère,
Les fillettes s'en vont au bois
Rejoindre les fées qui, déjà,
Dansent en rond sur la bruyère.

Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !


Maurice CARÊME

("La Lanterne magique")



Robert Desnos – un autre grand nom de la poésie française (qui n'est pas revenu des camps de la barbarie nazie) – est lui aussi tombé sous le charme des clochettes pour commettre ce petit bijou de simplicité et de candeur :

Un bouquet de muguet

Un bouquet de muguet,
Deux bouquets de muguet,
Au guet ! Au guet !
Mes amis, il m'en souviendrait,
Chaque printemps au premier mai
Trois bouquets de muguet,
Gai ! Gai !
Au premier mai,
Franc bouquet de muguet.


Robert Desnos






Si les Muses de la poésie ont bien défendu la cause du muguet auprès des poètes, Euterpe, la Muse de la musique a boudé notre petite fleur. Pas la moindre trace dans la musique classique… (si on excepte ce petit clin d'œil de Gounod avec la complicité de Musset).
La tentation était grande d'évoquer ici le célèbre "Air des clochettes de Lakmé !… Mais évidemment, la supercherie n'aurait trompé personne car chacun sait que les "clochettes" de Léo Delibes n'ont rien à voir avec les blancs grelots de nos sous-bois !!!

Par contre, il arrive que la musique, fut-elle populaire, rencontre les mots, fussent-ils communs, pour faire… des chansons.
La chanson… un art mineur ?... Voire !
Certes, la chanson française compte bien quelques fadaises affligeantes qui, pour notre plus grand bien, tombent très vite dans l'oubli. Mais elle produit aussi des petits chefs-d'œuvre dignes des plus grands musiciens et des plus grands poètes. Voici deux petits joyaux qui célèbrent le muguet, chacun à sa manière, et qui traversent le temps sans prendre une ride :

Le temps du muguet :
Il s'agit d'une vieille chanson traditionnelle russe "Les Nuits de Moscou". Elle est devenue très populaire en URSS mais aussi dans le monde entier jusqu'en République Populaire de Chine.
Chez nous, c'est Francis Lemarque qui a signé les paroles françaises en 1959. Cette chanson a connu un très grand succès. Elle a été interprétée par l'auteur, bien sûr, et par d'autres artistes comme Danielle Darrieux, Mireille Mathieu, Ivan Rebroff …

Le temps du muguet

Francis LEMARQUE – Le temps du muguet (extrait 2mn37)

Il est revenu le temps du muguet
Comme un vieil ami retrouvé
Il est revenu flâner le long des quais
Jusqu'au banc où je t'attendais
Et j'ai vu refleurir
L'éclat de ton sourire
Aujourd'hui plus beau que jamais

Le temps du muguet ne dure jamais
Plus longtemps que le mois de mai
Quand tous ses bouquets déjà se sont fanés
Pour nous deux rien n'aura changé
Aussi belle qu'avant
Notre chanson d'amour
Chantera comme au premier jour

Il s´en est allé le temps du muguet
Comme un vieil ami fatigué
Pour toute une année pour se faire oublier
En partant il nous a laissé
Un peu de son printemps
Un peu de ses vingt ans
Pour s´aimer pour s´aimer longtemps.



Musique : Vassili Soloviov-Sedoï
Paroles françaises : Francis Lemarque
*


Au Bois de Chaville :
Pierre Destailles était surtout connu comme comédien, chansonnier et homme de radio. C'est en 1950 qu'il a écrit cette chanson : "Tout ça parce qu'au Bois de Chaville, y avait du muguet". Le succès a été fulgurant. Il faut dire que l'histoire est savoureuse et racontée dans un humour délicat et avec beaucoup de sensibilité.
J'ai fait le choix de reproduire les paroles dans leur intégralité. Il est vrai que les nombreuses élisions imposées par la métrique peuvent, privées de l'accompagnement musical, perturber la lecture du texte mais je vous engage à le lire avec attention. Sous un habillage souvent léger et parfois provocateur, il invite à une profonde réflexion sur le sens de la vie.
Un vrai moment d'émotion !!!

Tout ça parce qu'au Bois de Chaville...

Pierre DESTAILLES – Tout ça parce qu'au Bois de Caville... (extrait 1mn45)

Ce jour-là au Bois d' Chaville
Y'avait du muguet
Si ma mémoire est docile
C'était au mois d'mai
Au mois d'mai dit le proverbe
Fais ce qu'il te plaît
On s'est allongés sur l'herbe
Et c'est c'qu'on a fait
Comm' nous étions sous les branches
Bien dissimulés
Sam'di-Soir et Franc'-Dimanche
N'en n'ont pas parlé
Le lend'main d'cett' aventure
Nous avons ach'té
Un traité d'puériculture
Et d'quoi tricoter.

Tout ça parc' qu'au bois d'Chaville
Y avait du muguet


Quand je songe aux conséquences
De ce jour charmant
Je me sens rempli d'avance
D'un très grand tourment
Car par ma faute il va naître
Un pauvre ingénu
Qui va forcément connaître
Tout c'que j'ai connu
Le pion, l'adjudant d'semaine
Le meilleur ami,
Autant de choses inhumaines
Plus qu'il n'est permis
Et des tas d'choses inutiles
Comm' les traités d'paix
Les savants, les sergents d'ville
Et l'chef du budget.

Tout ça parc' qu'au bois d'Chaville
Y'avait du muguet.


On t'apprendra l'cod' civique
Et la probité
Si tu les mets en pratique
Tu s'ras exploité
Par contr' si tu t'en balances
Tu s'ras respecté
Et selon toute évidence
Tu s'ras député
Pour te fair' faire connaissance
De la liberté
Tu seras dès ta naissance
Fin'ment ligoté
Tu pourras souiller ton lange
Afin d' protester
C'est tout d'mêm'toi, petit ange
Qui s'ras embêté

Tout ça parc' qu'au bois d'Chaville
Y avait du muguet.


On t'enverra fair' la guerre
Dans les fantassins
Pour que ceux de la dernière
Soient pas morts pour rien
C'est c'qu'on a dit à mon père
Et c'est c'qu'on m'a dit
Ça r'vient d'façon régulière
Tout comm' les radis.
Voilà mon cher petit homme
Tout ce qui t'attend
Parc' que j'ai croqué la pomme
Un jour de printemps.
C'est peut-être une folie
Mais si tu voyais
Comm' ta maman est jolie
Tu me pardonn'rais

D'avoir été à Chaville
Cueillir du muguet.



"Ce jour-là au Bois de Chaville, y avait du muguet
Si ma mémoire est docile, c'était au mois de mai..."

Musique : Claude Rolland
Paroles : Pierre Destailles







Avec la force emblématique qui lui colle aux clochettes, il était fatal que le muguet fût récupéré de toute part pour signifier, qui une histoire, qui une appartenance, qui un clin d'œil symbolique…
Il a donné son nom à des associations, des sociétés, des localités voire des quartiers, des écoles… C'est notamment le cas à Chaville (tiens, tiens à Chaville !... Allez savoir pourquoi ? !).
Il a été intégré, comme symbole, à leurs fanions, bannières, logos, blasons… Le plus souvent il est représenté sous une forme stylisée. Dans les armoiries, il doit se frotter au langage sophistiqué de l'héraldisme : chef d'argent - barré d'azur - dextre de sable - brochante de gueules -… Voici par exemple, comment se…blasonnent (!) les armes de la commune de Marcenat dans l'Allier (CF le blason ci-dessous) :
De gueules à la fasce ondée d'azur bordée d'argent
accompagnée en chef d'une fleurs de lys d'or
accostée de deux brins de muguet au naturel
et en pointe d'une tête de chevreuil coupée d'or.

Pas sûr que notre modeste fleur des bois se sente à l'aise dans un environnement aussi abscons !


Armoiries de six localités en France et à l'étranger
Boppelsen (canton de Zurick) – Martillac (Gironde) – Appenwhir (Alsace)
Marcenat (Allier) – Weillar (Thuringe) – Saint Sébastien sur Loire (Loire Atlantique)
*



Beaucoup d'associations sportives ont eu recours au muguet pour mettre un peu de nature et de poésie dans leurs manifestations printanières. C'est ainsi qu'on trouve un peu partout en France : La Foulée du muguet, la "Rando." du muguet, le "Trail" du muguet, la Ronde du muguet, la Régate du muguet……
Mais la médaille d'or se situe, incontestablement, en "Ovalie" (!)
C'est en 1921 que le Rugby Club Toulonnais adopte ses couleurs et son emblème : "De rouge et noir orné de muguet"… ceci en hommage au chanteur à succès toulonnais Félix Mayol, "bienfaiteur" du RCT, qui portait toujours un brin de muguet au revers de sa jaquette.

Le muguet emblème du RCT en l'honneur de Félix Mayol
Le XV toulonnais "officie" au Stade Mayol







Insolite !... Voilà notre muguet là où on ne l'attendait vraiment pas : pour illustrer des boîtes de fromage !!!
Quand on pense à la toxicité de cette plante, on se prend à espérer que les vaches n'ont pas eu la bonne idée d'aller brouter là où il ne fallait pas. Toujours est-il que je me suis retrouvé avec deux boîtes de Camembert inattendues et dont je ne savais que faire. Où les placer ?
J'ai bien songé, un temps, les intégrer au chapitre des… fragrances !!!!!! Mais je n'ai pas osé !
Je m'étais donc résigné à faire l'impasse quand, en y regardant de plus près, je me suis aperçu que l'un était fabriqué en Franche-Comté et l'autre en Lorraine… c'est-à-dire, précisément là, où j'ai mes racines par le sang et par le sol !!! Ils étaient ainsi devenus pour moi, "incontournables" (comme on dit aujourd'hui dans un français… en solde !!!).

Voici donc mes deux calendos aux "bouquets"... de muguet !!!!!!!!

Les deux camemberts de mes racines :
– dans la cancoillotte pour le droit du sang !
avec mes sabots dondaine pour le droit du sol !







Les éditeurs de timbres-poste – généralement les États, là où La Poste a conservé quelques relents de ce qui fut un Service Public – ne s'y sont pas trompés. Les fleurs en général, le muguet en particulier, sont des sujets porteurs qui attisent la curiosité des philatélistes. Il faut reconnaître que si on décline tout le "paradigme" de la symbolique du muguet, les thèmes d'inspiration pour les créateurs et graveurs ne risquent pas de manquer : la botanique, le printemps, l'amour, le 1er mai, le travail, le bonheur……..
Voici un petit survol, en France et ailleurs, à la recherche de belles vignettes dentées, estampillées "muguet".

Dix timbres dédiés au muguet choisis parmi les nombreuses vignettes postales éditées en France et à l'étranger.
C'est sûr que ce muguet-là fait le... bonheur des philatélistes qui s'orientent vers des collections thématiques.








Le muguet blanc… tout le monde connaît. Le muguet rose… on en voit quelques fois. Mais le muguet violet ?… ça n'existe pas !... ça n'existe pas !!!
Et pourtant quand je fouille assez loin dans ma mémoire, je les revois bien ces belles clochettes violettes !!! ???...
Alors que j'usais encore mes fonds de culottes courtes sur les bancs de la communale, je me souviens avoir mis, un jour de printemps, un brin de muguet dans le fameux encrier de porcelaine blanche bien calé dans le trou de la table de bois. Régulièrement, la maîtresse passait dans les rangs pour faire le plein. C'est dans cet encrier que nous trempions notre porte-plume, armé d'une Baignol & Farjon, pour calligraphier avec peine, les pleins et les déliés des belles majuscules de notre alphabet… non sans faire, au passage, quelques "pâtés" disgracieux.
Quant à mon brin de muguet dans son soliflore improvisé, il avait dû trouver l'encre à son goût car, à la fin de la journée, les grelots immaculés s'étaient teintés de… violet !!!
Qui a dit que le muguet violet n'existait pas ???

Aujourd'hui, les encriers de porcelaine ont disparu et les écoliers n'écrivent plus à l'encre violette
mais il suffit de quelques clics avec Photoshop pour… en faire voir de toutes les couleurs au muguet !!!...

Mais quelle idée, à 10 ans, d'exhiber ainsi un brin de muguet sur une table d'école !!! Était-ce déjà une sorte de message subliminal adressé à ma jolie maîtresse ? Qui peut savoir ???
Après tout … " c'est Charles IX "qu'a" commencé " !!!!!!!!!



Nous voilà donc rendus au terme de cette saga du muguet... dans tous ses états ! Qui aurait pu imaginer qu'on trouvât tant à dire à propos de cette petite fleur si discrète ?... Et encore je vous ai épargné bien des choses.
La réalisation de cette page m'a demandé beaucoup de temps et de travail pour la recherche, les choix, la mise en forme, la rédaction... Mais je l'ai fait avec beaucoup de plaisir et d'intérêt car il est toujours agréable et profitable de se replonger dans notre histoire et notre culture.
Merci à vous qui m'avez fait l'honneur de la lire. Et si vous y avez trouvé aussi plaisir et intérêt, je suis très satisfait.
N'hésitez pas à me faire part de vos remarques, critiques, suggestions… et de me signaler les erreurs ou maladresses que j'aurais pu commettre… Vous pouvez vous exprimer librement sur le Livre d'Or de mon site (ci-dessous).
Je vous invite aussi à visiter, ou revisiter, mes autres sites (liens ci-dessous)
Enfin pour conclure, je ne pouvais pas moins faire que de vous souhaiter… du bonheur… que du bonheur... beaucoup de bonheur !!!

André ARTAUX




Cette page a été mise en ligne le 10-01-2014 et mise à jour le 27-04-2022





LIENS VERS MES SITES:

- Montmédy... 57 jours de gloire !
http://ddhist.free.fr
(Histoire et Pédagogie) - Le siège de Montmédy en 1657 à partir d'un album conçu
et imprimé par les élèves de l'école d'Iré-les-Prés en 1957 à l'occasion du Tricentenaire
+ Vieilles photos de Montmédy (24 pages de site à visiter)

- Les saisons dans la musique
http://ddmus.free.fr/saisons
Les saisons dans la musique – 22 compositeurs cités et analysés (avec des extraits musicaux)

- Mes tomates... ma tomate !
http://ddtomate.free.fr
Mes tomates... Historique, botanique, culture, génétique, hybridation...
Ma collection, mes obtentions...

- Les visiteurs du soir... et du matin (Version V6) –
http://ddbrug.free.fr
Site qui présente les "bébêtes" qui visitent mes collections botaniques :
Brugmansias, Daturas et autres fleurs du jardin.
Macrophotos, textes, informations et quelques traits d'humour !...
Un autre regard sur les insectes !!!

- Intruders (The same in English but limited to the Version V5) –
http://ddbrugen.free.fr


- Au Lycée Papillon (Page entièrement réactualisée) –
http://ddbrug.free.fr/lycee-papillon
Il s'agit d'une parodie de la célèbre chanson de Georgius qui met en scène,
de façon insolite et humoristique, les bébêtes que je présente sur mon site.
Avec, en prime, une digression historique sérieuse sur la période dite de "l'entre-deux-guerres".

- Sonnet (Petit sonnet pour "Datu" et "Brugma") –
http://ddbrug.free.fr/sonnet
Sonnet pour montrer, de façon plaisante, la différence entre une fleur de datura et une fleur de brugmansia. Et ce, avec la complicité d'un certain – excusez du peu – Nicolas Boileau !!!

- Le muguet... dans tous ses états ! (Nouvelle version : Mise en ligne le 10-01-2014) –
http://ddbrug.free.fr/muguet
"Tout... tout... tout... vous saurez tout sur le... muguet"... et c'est incroyable tout ce qu'on peut trouver à dire sur ces discrètes clochettes blanches de nos sous bois !

- Arcachon-2 –
http://ddbrug.free.fr/arcachon-2
Compte-rendu plaisant d'une réunion du forum internet "Culturebrugmansia" à Arcachon.

- Saint-Nicolas – (Page entièrement réactualisée) –
http://ddbrug.free.fr/saint-nicolas
Le Saint patron de la Lorraine et des enfants. Cérémonies traditionnelles à Saint-Nicolas-de-Port (54). Et un petit tour à Bruges (Belgique)
(Nouvelle version – 4 documents sonores ont été ajoutés)

- La terrine de Saint André –
http://ddbrug.free.fr/terrine
Ma terrine telle que je la mitonne parfois pour des réunions festives.



PAGES EN CONSTRUCTION OU EN PROJET :

- Les brugmansias –
- Les orchidées indigènes en Lorraine –
- Souvenirs d'en-france !!! –
- Peinture : les petites histoires des grands tableaux –
- Peinture : Georges de la Tour (peintre lorrain) –
- Peinture : Jules Bastien-Lepage (peintre meusien) –
- Musique : La valse dans la musique classique –
- Musique sacrée : les "Stabat Mater" du XIII°s. à nos jours. –
- Photo : Fabrication d'un flash annulaire –
- La cancoillotte... comme ma grand' mère Franc-Comptoise –
- ..............