Coppia :
Le papa de mes hybrides

La TOMATE ?... D'ou vient-elle ???

Elle est cultivée dans tous les jardins… Elle s’invite sur toutes les tables, en toutes saisons et sous toutes les latitudes. Elle rutile effrontément sur les étals des marchands, petits et grands, chez qui elle s’égare parfois jusque sur les rayons après avoir subi d’odieuses "mises en boîte"(!) quand elles ne se font pas tout simplement… "entuber" (!)… Bref ! Elles sont un peu servies à toutes les sauces… si je puis dire !

On peut donc affirmer, qu’aujourd’hui, la tomate fait partie intégrante de nos habitudes maraîchères, alimentaires et mercantiles.

Mais, il n’en a pas toujours été ainsi. La tomate (Solanum lycopersicum) – comme sa cousine en "Solanie" (!), la pomme de terre (Solanum tuberosum) – peut être considérée, à l’échelle de l’Histoire, comme un primo-arrivant (!). Il est donc nécessaire de se pencher un peu sur son histoire personnelle…

Entre le XVe siècle et XVIe siècle, les conquistadors ibériques, entreprennent de nombreuses conquêtes coloniales en Amérique du Sud. Le castillan Hernan Cortés (au service de Charles-Quint) s’empare, entre-autre, de l’Empire aztèque. Bien que peu nombreux, les Espagnols l’emportent facilement, aidés par leur supériorité technique, par d’autres ethnies locales hostiles aux Aztèques et par la… variole (et quelques autres "joyeusetés" importées d’Europe) !!!...

Dans leurs bagages, les conquistadors rapportent – entre-autres trésors pillés – de nombreux échantillons botaniques inconnus en Europe parmi lesquels une sorte de petite baie rouge cultivée et consommée par les Aztèques et que ces derniers nommaient xitomatl en nahuatl, leur langue *.

* Pour mémoire, le mot chocolat vient aussi du nahuatl des Aztèques : xocoatl.
Notez que le graphisme de cette langue amérindienne à été romanisé par les Espagnols.

Des Aztèques réunis autour de nombreux produits de leurs cultures inconnus en Europe…
parmi lesquels... XITOMATL
.

Dès le XVIe siècle, on commence à consommer cette curiosité venue de si loin dans les régions méditerranéennes. An début du XVIIe siècle, Olivier de Serres **, l’éminent agronome de Henri IV (connu de tous les botanistes), introduit la "pomme d’amour" – comme on l’appelait à cette époque… ou parfois "pomme d’or" – dans ses expérimentations mais essentiellement comme plante ornementale. La belle souffrait de la réputation de quelques cousines diaboliques (qui contiennent de dangereux alcaloïdes) comme la belladone *** ou la mandragore – on disait de cette dernière qu’elle naissait spontanément, sous les gibets, de l’éjaculat des suppliciés (?!) –.

***Atropa belladonna : Cette diabolique Solanaceae est montrée et décrite en détail sur mon site "Les visiteurs du soir… et du matin" à la page "Autres punaises" (CF : Liens)

** Olivier de SERRES (1539-1619)
Principaux travaux :
La vigne et le mûrier (ver à soie)
Ouvrage de référence :
Le Théâtre d’Agriculture et Mesnage des Champs.

C’est au cours du XVIIIe siècle que la "pomme d’amour" fait son chemin. Le botaniste écossais Philip Miller, dès 1731, accorde à Solanum lycopersicum le qualificatif esculentum (comestible). Diderot et d’Alembert la font entrer dans l’Encyclopédie. Ce sont les révolutionnaires fédérés de Marseille qui, en plus de la "Marseillaise" l’amènent à Paris en 1792… pour la plus grande joie des maraîchers et des aubergistes d’Île de France.
Il faut cependant attendre 1835 pour que l’Académie Française intègre le mot TOMATE dans son dictionnaire, avec cette définition :

« s. f. Plante, espèce de morelle, autrement nommée Pomme d'amour, qui porte des fruits d'un rouge vif, auxquels on donne le même nom, et dont le suc légèrement acide sert à faire une certaine sauce. Sauce aux tomates. ».

Tout est dit… Enfin, presque !...

Tomate rouge cliquée !
Tomates vertes cliquables !

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